Pas toujours évident de trouver la bonne position d’allaitement quand on débute avec son nouveau-né. Entre les bras qui fatiguent, le bébé qui s’agite, les crevasses et les doutes en cascade, on peut vite se sentir perdue.
Pourtant, quelques ajustements simples peuvent tout changer : une posture mieux calée, un geste plus instinctif, et voilà que la tétée devient plus confortable pour tout le monde.
Qu’on allaite pour la première fois ou qu’on cherche à améliorer les choses, il existe plusieurs façons de mettre bébé au sein pour que ça se passe bien… et même pour stimuler la lactation quand elle ne suit pas encore le rythme.
Pourquoi la mise au sein peut être difficile au début
Allaiter son bébé peut sembler naturel, mais dans les faits, ça ne coule pas toujours de source. Douleurs, difficultés de succion, mauvaise position, seins engorgés ou prise du sein peu efficace : les débuts ne sont pas toujours simples, surtout quand on découvre l’allaitement avec son premier bébé.
Pendant des générations, les gestes liés à l’allaitement se transmettaient de manière intuitive dans la sphère familiale. On apprenait à placer son bébé au sein en regardant sa propre mère, sa sœur ou sa voisine. Cette forme de transmission a largement reculé avec l’arrivée des laits industriels entre les années 1950 et 1970. L’allaitement maternel est devenu secondaire, presque marginalisé dans certaines cultures. Résultat : beaucoup de jeunes mères se retrouvent aujourd’hui sans repères, avec l’impression de ne pas savoir “faire comme il faut”.
Le souci, c’est que si la mise au sein est mal faite dès le départ, les petits désagréments peuvent vite s’installer : crevasses, tensions, refus de téter, stress… Et ça peut vite compliquer les débuts. La clé, c’est souvent un bon départ, avec les bons gestes.
Les positions d’allaitement recommandées par les professionnels
Il n’existe pas une position “idéale” pour toutes, mais plusieurs façons de tenir bébé qui peuvent vraiment faire la différence. L’essentiel est de se sentir à l’aise, de respecter la morphologie de chacun… et parfois d’expérimenter un peu avant de trouver ce qui fonctionne. Un bon positionnement permet d’éviter les douleurs, de favoriser une tétée efficace et de stimuler la lactation sans difficulté.
Voici les principales positions utilisées aujourd’hui :
La position “madone”
Classique mais toujours efficace. Le bébé est face au sein, sa tête posée dans le creux du bras. Idéal pour commencer, surtout si on se sent un peu maladroite au début.
La position “biologique” ou semi-allongée
La mère est inclinée en arrière, soutenue par des coussins. Le bébé est posé ventre contre ventre. Cette posture favorise les réflexes de succion naturels du nourrisson. Très utile quand bébé cherche beaucoup le mamelon mais a du mal à s’accrocher.
La position “ballon de rugby”
Le bébé est calé sous le bras, la tête vers le mamelon, ses jambes vers l’arrière du corps de la mère. Parfaite pour les jumeaux ou les femmes avec une forte poitrine, ou après une césarienne, pour éviter de trop appuyer sur le ventre.
La position allongée sur le côté
Idéale pour allaiter la nuit, sans se lever, ou ont est fatiguée ou malade. Le bébé est couché face à sa mère, tout contre vous. Pratique aussi après un accouchement difficile.
La position “koala” (ou verticale)
Le bébé est assis sur les genoux, bien droit, son visage face au sein. Recommandée en cas de reflux, de frein de langue ou pour les bébés qui ont du mal à coordonner respiration et déglutition.
Les signes que bébé est bien positionné
Certains indices montrent que la prise du sein est bonne et que tout se passe comme il faut. Pas besoin d’être experte, il suffit d’observer quelques points simples :
- la bouche est grande ouverte, avec les lèvres retroussées,
- le menton touche le sein, et parfois même le nez,
- une grande partie de l’aréole est dans la bouche, pas juste le mamelon,
- la succion est lente, profonde, régulière,
- le bébé avale sans bruit de claquement,
- la maman ne ressent aucune douleur, ni pincement,
Si ce n’est pas le cas, il ne faut pas hésiter à ajuster la position, à retirer doucement le bébé du sein et recommencer. Une tétée douloureuse dès le début, c’est souvent le signe qu’il y a un souci de placement.
Les accessoires qui peuvent aider
Certains objets du quotidien ou accessoires spécialisés peuvent rendre les tétées plus confortables. Loin d’être gadgets, ils soulagent et facilitent les mises au sein.
Le coussin d’allaitement
Il cale le dos, les bras et le bébé dans une posture stable. Fini les épaules crispées ou les bras qui tremblent au bout de 20 minutes. Il existe des modèles en U, en haricot ou modulables.
Les téterelles en silicone
Elles se posent sur le mamelon pour faciliter la succion. Utiles en cas de crevasses, de douleurs ou de mamelons plats. À utiliser temporairement, de préférence avec les conseils d’une consultante en lactation.
Le tire-lait
Électrique ou manuel, il aide à vider les seins en cas de montée de lait trop importante, ou à faire des réserves pour plus tard. C’est aussi une solution quand on reprend le travail mais qu’on souhaite continuer à allaiter.
Et quand la lactation tarde un peu à se mettre en route malgré une bonne prise du sein, certaines mamans trouvent un soutien avec des solutions naturelles à base de plantes, pensées pour accompagner en douceur les débuts de l’allaitement maternel.
Être bien accompagnée, ça change tout
L’accompagnement est souvent ce qui manque le plus. Une maman bien entourée a plus de chances de réussir son allaitement, de le vivre sereinement, sans pression inutile. Les sages-femmes, puéricultrices ou consultantes en lactation IBCLC, c’est-à-dire certifiées au niveau international pour accompagner l’allaitement, peuvent intervenir dès la maternité, ou à domicile.
Certaines structures comme les PMI (Protection Maternelle et Infantile), les maternités ou les cabinets libéraux proposent un vrai suivi personnalisé. Même quelques conseils adaptés peuvent suffire à débloquer une situation.
Les réseaux d’entraide à connaître
Parler avec d’autres mères, ça fait du bien. Et surtout, ça aide à relativiser. On découvre qu’on n’est pas la seule à galérer ou à douter. Les témoignages partagés permettent souvent de mieux vivre certaines étapes.
L’association La Leche League, par exemple, organise des réunions, des groupes de parole et propose aussi un soutien téléphonique.
Il existe aussi des groupes locaux, des forums ou des comptes Instagram animés par des professionnels de l’allaitement. Ce type de réseau est précieux, notamment si l’entourage n’a pas d’expérience en allaitement.
Écouter son rythme et celui de son bébé
Il n’y a pas de mode d’emploi unique. Certaines tétées durent 5 minutes, d’autres 40. Certains bébés tètent 10 fois par jour, d’autres moins. Ce qui compte, c’est que chacun trouve son rythme.
Inutile de s’imposer des règles rigides ou de se comparer. L’allaitement, c’est aussi une rencontre, un ajustement mutuel. Ce n’est pas grave si tout ne se passe pas comme dans les livres et qu’on ressent de la culpabilité, de la pression, ou que vous subissiez des commentaires non sollicités.
L’essentiel, c’est que vous vous sentiez bien en tant que mère, que le bébé prenne du poids et que les moments partagés soient agréables.
Trouver la bonne position d’allaitement, c’est avant tout se sentir bien avec bébé. Il n’existe pas de posture universelle, seulement celle qui rend la mise au sein plus simple, plus confortable et plus naturelle. Avec quelques ajustements et un peu de soutien, allaiter peut vite devenir un moment serein… sans pression ni douleur.